"DÉCONSTRUIRE NOS CONSENTEMENTS"

Je l'ai déjà écrit des dizaines de fois, au risque de bien des malentendus : Macron n'est pour rien dans ce qui nous arrive. Avec son narcissisme, sa vulgarité, "sa femme qui est un homme et qui pourrait être sa mère", Macron justifie à son détriment les positions de surplomb qui entretiennent la représentation d'un système perturbé par des facteurs exogènes. Le barrage contre Macron, c'est un motif sacrificiel, la mythologie de notre renoncement, ce par quoi tout le monde est d'accord et personne ne peut s'entendre. 

A la place de "Macron" il faut mettre "nous" et alors tout s'éclaire – le nous d'un collectif malade dont chaque individu essaie de transférer sa souffrance existentielle sur tous les autres. C'est, après les Gilets jaunes (que je n'ai regardés que de loin), ce que le "mouvement antipasse" a été incapable de faire, produisant le mécanisme autobloquant de nos victimisations croisées : pour les "antipasses", "Macron le fou" était le bouc émissaire ; pour les vaccinés c'était les "antivax" et leur "complotisme". Dans un climat surchauffé par nos haines politiques, plus personne ne voyait à l’œuvre la "némésis médicale" d'un "complexe sanitaro-industriel" dont nous nous étions tranquillement laissés exproprier. Cet épisode dont j'attendais beaucoup m'a considérablement servi de leçon. Il suffit de voir ce que la plupart des "chefs" de ce mouvement sont devenus. Des gourous illuminés ou des passeurs de plat pour le RN.

Les députés macronistes contre qui il est question de faire barrage sont insupportables mais ils ont, à leur niveau, exactement la même position qu'un chef d'entreprise face à ses salariés ou qu'un prof devant sa classe. Toutes les positions d'autorité ont été rendues toxiques dans ce culte de l'Ordre qui est devenu l'air que nous respirons. Car il est faux de dire que cette société oppose des réactionnaires et des progressistes. Ce ne sont plus que les modalités antagoniques et vengeresses d'un même ordre moral. C’est spectaculairement vrai pour les droites fascistoïdes qui nous cernent de toute part. Mais c'est tout aussi valable pour la gauche "punitiviste" qui coagule autour du cadavre fumant et bientôt glucksmannisé de la LFI mélenchonienne, punie par là où elle a goulûment pêché. Ce "Front des ordres" n'est autre que la cristallisation du "en même temps macronien", cette fameuse "grenade" qui est en train de nous "sauter entre les jambes" et de répandre partout, telle une bombe sale, les bacilles du "charlisme" en décomposition.

Ce qu'il faut, c'est aspirer à autre chose et déconstruire nos consentements. Alors ce cauchemar s'évanouira de lui-même, comme une idée dont l'heure est passée.




 

 

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