samedi 29 janvier 2022

FAIRE SILENCE

FAIRE SILENCE

Il est aussi réducteur de prendre une manifestation de routiers au Canada pour une nouvelle Pentecôte que d'en faire une forgerie sociale bricolée par Elon Musk.

Ces deux postures, que je vois fleurir un peu partout sur mon "fil d'actualité", sont l'expression d'une eschatologie mal comprise qui nous situe en surplomb des événements et nous permet de les observer en spectateurs.

Elles dissimulent, chacune à leur manière, une aspiration conservatrice. Les uns espèrent qu'une cause extérieure leur ramènera "la vie d'avant", les autres se donnent un prétexte pour ne jamais passer à l'action. Cependant, ni les uns ni les autres ne voient plus la réalité. Nous n'observons plus rien d'autre que nos propres observations se reflétant dans les observations d'autrui.

En vérité, des forces énormes sont à l’œuvre qui nous dépassent et qui nous traversent intérieurement. L'issue de ces mouvements tectoniques dépendra des rapports de nécessité que chacun d'entre nous, en raison de sa position sociale, entretiendra avec eux.

Dans ces conditions, il me semble que la posture la plus performativement révolutionnaire consiste, pour chacun de nous, à ne produire un discours que sur les actions auxquelles il est vitalement acculé à consentir et, pour le reste, à observer le silence recueilli de ceux qui ont conscience de basculer dans l'inconnu.

Le même geste peut revêtir une signification très différente selon s'il est vécu ou s'il est représenté. Une femme qui acclame le routier sur le bord de la route, les pieds dans la neige et son enfant dans les bras, ne raconte pas la même histoire, ne vit pas la même chose, ne produit pas le même effet que la photo de cette scène diffusée sur les réseaux sociaux.

Ce n'est pas ce que nous disons qui importe, mais ce que cela implique dans nos corps et sur nos vies.

lundi 24 janvier 2022

APOTHÉOSES DE LA VIOLENCE

 


A l'éviction de toute violence symbolique, exprimée par la police du langage et le déboulonnage des statues, répond dans l'"open society" une intensification croissante des contraintes exercées sur les corps, une pulsion meurtrière déployée à l'échelle industrielle. Notre monde regorge des images étranges que suscite ce surprenant paradoxe.

On refuse les frontières mais chaque individu est barbelé de QR-Codes.
 
On ne fesse plus les enfants mais on les masque et on les pique parce qu'ils sont susceptibles de "tuer leurs grands parents". 
 
On n'élève plus la voix mais on s'autorise à massacrer un fœtus de neuf mois pour peu que sa mère ait exprimé une "détresse psycho-sociale". 
 
On s'interdit le bocal à poissons rouges mais les trois quarts de ce que nous consommons ont été produits et sacrifiés dans les conditions de souffrance les plus atroces et les plus inhumaines.
 
D'aucuns interprètent ce souci acrimonieux de la victime pour un amollissement des mœurs. Ils se réconfortent à croire qu'il suffirait d'y répondre par un retour à la "vertu antique", aux "valeurs masculines" ou à l'"autorité traditionnelle". Or, ce que nous observons n'a rien à voir avec une pacification décivilisatrice de nos instincts primitifs. C'est un déchaînement de haine et de violence que relâche le monde en sa vieillesse incontinente. C'est une chasse aux boucs émissaires en fauteuils roulants. C'est la résurgence du sacrifice humain sous les espèces du "catholicisme zombie".
 
[Réflexion inspirée par la lecture de ce bel article d'Henry War : http://henrywar.canalblog.com/.../01/24/39317852.html...]

dimanche 23 janvier 2022

NON

Le "passe vaccinal" et ses "vérifications d'identité" vont accoutumer les tenants du "retour à la vie d'avant" à se muer en kapos les uns des autres, à vivre dans un climat d'humiliations et de micro-agressions permanentes. Et pendant qu'ils seront occupés à se haïr, ils continueront de forger eux-mêmes, à grands coups de "tests", d'"injections", et de "quoi qu'il en coûte", l'énorme boulet de dettes que le prochain élu des urnes, une fois remisés au grenier les flonflons de la campagne électorale, aura pour seule et unique mission de leur faire traîner jusqu'à la fin des temps.
 
Les réfractaires à la promesse réactionnaire du retour à ce que l'ancien monde avait de pire se préparent à être désignés comme les boucs émissaires de sa désastreuse réalisation. Cependant, cette violence n'ira jamais au-delà de la contrainte exercée sur leur corps proscrit. Elle ne pénétrera pas leur âme. Elle n'y produira pas ce tourbillon d'indifférenciation qui transforme les hommes en figures interchangeables de la foule haineuse.
 
Ceux qui disent non ne préservent pas leur intégrité, ils la manifestent. Ils ne défendent pas leur liberté, ils l'exercent.
 
Ils le font en deçà ou au-delà de toute formulation rationnelle, en deçà ou au-delà de toute idéologie, en deçà ou au-delà de toute statistique, parce qu'il leur est esthétiquement apparu que "quelque chose n'allait pas" et que, symétriquement, "quelque chose" les réunissait en deçà ou au-delà de leurs différences les plus irréductibles. 
 
Peut-être en cela font-ils seulement l'expérience de leur humanité ? Peut-être, dans l'adversité, recommencent-ils à vivre directement ce qui s'était éloigné dans une représentation ?

jeudi 20 janvier 2022

DES BULLES ET DES RESEAUX


Le déploiement sur les réseaux dits "sociaux" d'une propagande et d'une censure de type néo-soviétique ne rend compte que très partiellement du dispositif spectaculaire dans les rets duquel nous nous débattons. On peut même se demander dans quelle mesure la grossièreté énorme de ces procédés, la révélation confondante de leur inanité gorafique, n'ont pas pour effet de détourner notre regard de l'essentiel.
 
Les derniers soubresauts de l'actualité nous ont surtout permis d'observer que les réseaux sociaux étaient devenus le lieu où tout un monde de symboles et de références communs a été englouti corps et biens. Nous ne nous y livrons plus à une guerre des images. La même image peut être utilisée des deux côtés de la ligne de feu pour y produire des significations incompatibles. Des moutons formant les contours d'une seringue dans une campagne allemande sont donnés pour une métaphore rigolote de la solidarité nationale. Un sous-préfet remettant une sucette à l'enfant qui vient de se faire vacciner fournit aux journalistes une manifestation souriante de bienveillance éducative. De mon côté, la simple exposition de ces images suffit à me plonger dans la stupeur et je m'attends à produire le même effet sur ceux auprès de qui je les partage.
 
C'est à ce point de l'analyse que je dois faire l'effort de penser contre moi-même. En mettant ces exemples en avant, ne suis-je pas aspiré à mon tour dans la logique que je dénonce ? Ne suis-je pas en train d'oublier que les mêmes mécaniques se reproduisent à mon insu à l'intérieur de la bulle où ces images recouvrent la même signification ? Ne suis-je pas tenté de fabriquer, au travers des réactions que je suscite, un simulacre d'unité qui me rassure et qui me flatte ? Ceci se vérifie dès que je suis tenté de passer de l'image au discours. Si, par exemple, je défends l'idée que le COVID raconte les contradictions de la société capitaliste et qu'au lieu de multiplier les rivalités identitaires il vaudrait mieux refonder le pacte national pour faire pièce à l'oligarchie, loin d'introduire un sujet de dialogue à l'intérieur de "ma" bulle, je la brise aussitôt. D'aucuns me rétorqueront que je suis un ami de Soral, un descendant de Doriot, un "islamo-gauchiste" frisant dangereusement les frontières du "wokisme". Le même phénomène se reproduira si je laisse un partisan d'Eric Zemmour développer ses arguments contre ma thèse et qu'un "ami" de tendance LFI en prend ombrage. Me voici repeint en complice de la "haine", suspect de militer pour le retour des années 30, menacé d'être "bloqué" ou "signalé" sans que Mark Zuckerberg ait eu à intervenir une seule fois. Alors que j'ai voulu rendre possible un dialogue, j'ai seulement participé à la révélation de fractures nouvelles. Dès lors, pourquoi s'étonner de la censure et de la propagande exercées par les GAFAM ? Elles ne font que prolonger et systématiser les mêmes pratiques que nous nous sommes habitués à exercer les uns sur les autres. Plus que de simples instruments de manipulation, elles répondent à une aspiration collective et se contentent de valoriser nos affects sur le juteux marché des illusions numériques. 
 
La principale propriété des réseaux sociaux consiste à faire monter le ressentiment à l'intérieur de bulles communautaires que le jeu des algorithmes rend si étanches les unes aux autres que le langage ne nous permet plus d'accéder à l'altérité par le dialogue. Dans ces conditions, la propagande n'a pas pour effet de convaincre que le pouvoir a raison mais de figer les positions antagoniques dans des ghettos où prospère leur impuissance. Quant à la censure d'un "compte" ou d'un "profil", elle n'est visible que des mêmes auxquels ceux-ci s'adressent et produit, par réaction, toujours plus d'indifférenciation violente. Qui cette censure affectera-t-elle, sinon ceux qui voyaient passer ses publications dans leur "fil d'actualité" au motif qu'ils appartenaient à son groupe d'"amis" ? Y a-t-il un seul opposant qui y perdra l'occasion d'accéder à une forme de pensée différente ? 
 
Les bulles sociales de Facebook ou autre Twitter, contrairement à l'illusion qu'elles entretiennent sur elles-mêmes, ne sont pas des embryons de communautés humaines où peuvent se reforger des liens sociaux en vue d'une révolution future. Ce sont de fragiles juxtapositions de malentendus, des intersections provisoires de préjugés anonymes. Comme des trous noirs, elles aspirent les mots et les affectent d'une énergie négative. Elles les transforment en signaux de reconnaissance à partir desquels s'alimentent et se font écho à l'infini des raisonnements par amalgame. Nous n'y sommes plus que des individus confinés, hurlant leur angoisse dans les cellules capitonnées d'un gigantesque asile psychiatrique.
 
Comment reprendre possession de notre langage ? Comment retrouver notre accès au Monde ? A l'instant où se parachève la logique carcérale qui traverse l'Occident en sa Modernité, à l'heure où tout le monde invoque l'urgence de l'"Union Sacrée", celle-ci devient d'autant plus urgente qu'elle paraît moins réalisable.

mardi 18 janvier 2022


AFP URGENT - On saura ce soir si le pic de la vague a accéléré la tendance au reflux de sa diminution et si le pourcentage d'"emmerdés" en réanimation est supérieur au carré du quotient des vaccinés qui sont morts guéris sans avoir fait de formes graves. 
 
En conséquence, il sera annoncé si l'intensification du relâchement des restrictions doit être atténuée et si, moyennant la présentation d'un passe vaccinal, d'un certificat de baptême et d'un test de grossesse, il sera permis de continuer à dormir debout en marchant sur la tête.
 
[MAJ 21h02 : le son et l'image, pour l'histoire]
 

 

LE PIAL, LE PAP ET LES AESH


Ceux qui s'indignent des propos de Zemmour sur la scolarisation des enfants handicapés n'ont probablement pas mesuré à quel point la "politique d'inclusion" dont ils se gargarisent constitue l'une des plus gigantesques farces que l'on puisse mettre à l'actif d'une institution qui n'est pourtant guère avare de records en la matière. Comme beaucoup d'autres "dispositifs" du même genre, ladite "politique" n'a pas d'autre objectif que de réaliser des économies de personnels sur le dos des professeurs et des élèves, non sans dissimuler cette mauvaise action sous un flot de jargon et de réunions inutiles.

L'année où j'ai quitté l’Éducation nationale, mon collège d'"éducation prioritaire" (une ruine bourrée d'amiante, menacée de fermeture depuis vingt-cinq ans mais défendue pied à pied par le maire de la bourgade dont c'était le dernier attribut en tant que chef-lieu de canton) venait d'être promu au rang de "PIAL" (pôle inclusif accompagnement localisé). Cela procurait toutes sortes de félicités à l'"Inspecteur de circonscription", qui y voyait une nouvelle occasion de faire peser son autorité sur ses subordonnés et de se faire mousser auprès de ses supérieurs. 
 
Ce fut le bouquet final, une orgie de protocoles, une apothéose de néant.
 
Pour chaque enfant concerné, désigné de manière à peu près aléatoire au terme de procédures opaques où tentaient de s'articuler les contraintes matérielles de l'administration avec les desiderata de parents aussi dépassés que chicaniers, les professeurs principaux devaient compléter un "PAP", c'est-à-dire un dossier de plusieurs dizaines de pages ("projet d'accompagnement personnalisé") dont il ressortait des injonctions aussi pertinentes et poétiques que "imprimer les cours en police 16", "ne colorier les cartes de géographie qu'en rouge et en vert", "ne pas noter les contrôles" ou "fournir les exercices sur une clé USB". Quelques "AESH" (personnels précaires et sous-payés, servant de relais dociles aux exigences tatillonnes de l'administration) étaient chargés de parcourir les établissements du "bassin éducatif" pour vérifier que ces prescriptions étaient correctement mises en œuvre par des professeurs dont le temps libre et l'imprimante personnelle étaient offerts, une fois de plus, en variables d'ajustement d'une institution en roues libres.
 
Ceux qui se font de l’Éducation nationale une image romantique, s'imaginant que c'est un terrain de hautes luttes entre tenants du wokisme et fanatiques de la méthode syllabique, doivent surtout savoir que c'est un lieu où les toilettes sont bouchées, où le chauffage est en panne, et où l'on ne peut se procurer des craies ou des feutres qu'à condition de s'être constitué de solides réseaux d'amitiés et de complicités au plus haut niveau de l'administration locale.

NUIT ET BROUILLARD



Chaque jour de nouvelles limites sont repoussées. 

Plus rien de sacré qui ne soit jugé mériter d'être offert au crachat, à l'outrage et au viol. Un abyme sépare ceux qui pleurent et ceux qui disent : "Et alors ?" 

 Comment, d'ailleurs, ne pas être frappé par l'enrôlement massif et récurrent des pompiers dans ce type d'opération ? Faut-il que soit compromis dans ce crime sordide contre l'enfance tout ce que la société française compte encore de noblesse et d'esprit de sacrifice ? 

Les nazis commettaient leurs horreurs à l'écart des grandes métropoles, comme si, malgré tout, ils en tiraient une vague honte. Ici l'abjection ne cesse de se mettre en scène, de se démultiplier dans les images qu'elle produit d'elle-même. 

Elle surgit monstrueuse, telle une passion collective, du plus profond de nos entrailles sociales. 

 C'est un renversement général du langage, des symboles et des consciences. 

 Le regard vide du médecin qui pique l'enfant masqué fait tomber sur l'humanité le rideau d'une nuit glaciale. Rien n'est vu mais tout est révélé. 

PS : J'indique ma source, au cas où certains s'imagineraient que je me suis laissé abuser par un site satirique : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/cote-d-or/dijon/casques-de-realite-virtuelle-sur-la-tete-les-enfants-vivent-mieux-la-vaccination-a-dijon-2414740.html

PATRIOTISME ET LUTTE SOCIALE

Le "grand remplacement" est à la mondialisation ce que le "COVID" est à l'hôpital : une tentative d'écraser la compréhension des causes sous le récit fantasmagorique de leurs effets.
 
Si l'on posait le problème de la mondialisation en termes politiques, c'est-à-dire sous l'angle de la souveraineté à reconquérir par les peuples contre les oligarchies qui les oppriment, le récit du "grand remplacement" s'évaporerait aussitôt car il serait privé de tout ce qui l'alimente, aussi bien en amont (flux migratoires intensifs liés à l'exploitation mondiale des travailleurs) qu'en aval (désagrégation sociale entraînant toutes les formes possibles de surenchères identitaires).
 
Il ne s'agit pas de prétendre que les vagues migratoires n'ont pas lieu, ni qu'elles n'ont aucun effet sur la société. Il s'agit de critiquer le récit qui est déployé à leur sujet et qui tend à leur attribuer un rang élevé dans l'ordre des causalités. La société française n'est pas une communauté humaine perturbée par des éléments exogènes, c'est une société désagrégée en profondeur par le marché et qui n'est plus qu'une coexistence d'individus déracinés et dépossédés de leur vie. Il y a bien une crise civilisationnelle. Mais elle n'est pas là où on l'imagine, et c'est justement ce dont le COVID est le nom.
 
La France n'est pas une essence immuable dont il faudrait créer les conditions d'un retour à l'état initial.
 
La France est une construction politique dont les déséquilibres antécédents font advenir la perception d'un certain nombre de faits comme des problèmes. Perpétuer la France ne saurait donc se réduire à la désignation de boucs émissaires en son propre sein. Perpétuer la France est une manière d'exprimer, hic et nunc, que nous avons la capacité collective à peser dans les rapports de force qui déterminent notre existence. C'est recommencer à vouloir faire de la politique ensemble. Or l'angoisse identitaire n'est pas un chemin politique : c'est la projection performative de notre impuissance collective.
 
Recommencer à faire de la politique ensemble ne consiste pas à s'imaginer qu'on a dépassé par la raison l'antique chasse au bouc émissaire ; ce n'est pas non plus nous en fabriquer d'illusoires pour servir d'exutoire à nos pulsions tristes. C'est nommer la guerre qui nous est faite et forger les armes de notre défense : détruire l'Union européenne (et non pas "en sortir"), chasser l'OTAN comme on chasse une armée d'occupation, rétablir un contrôle draconien sur les mouvements de capitaux parce que détruire l'expansion du capital revient à le dévitaliser en le privant petit à petit de ses conditions d'existence.
 
Il me semble que ce diagnostic partagé devrait pouvoir constituer le soubassement d'un nouveau CNR travaillant à la libération de notre pays tout en jetant les bases de la société juste et conviviale dans laquelle nous aspirons à vivre.

samedi 1 janvier 2022

2022, L’ESPÉRANCE


Aux derniers battements d'horloge de cette année sépulcrale, quand tout craque autour de nous, que rien de ce qui nous paraissait fonder un commerce civilisé entre les hommes n'est moqué ou battu en brèche, qu'il n'est plus aucune limite à l'indécence qui ne soit menacée d'être franchie, plus aucune abjection qui ne puisse être commise, cette idée étrange me vient à l'esprit que la France dispose encore d'un lendemain. Mieux encore, la nature des épreuves que traverse l'humanité tout entière me laisse à penser que nous avons devant elle une responsabilité qui nous oblige.

Car la France n'est pas seulement un grand pays. C'est un pays-monde à qui son histoire a légué, au prix de tant de blessures, une présence sur tous les océans et parmi toutes les civilisations. Il peut se relever si il cesse de ressasser les vieux démons de la soumission et que partout, face aux projets de gouvernance mondiale, il s'offre en avant-garde des indépendantismes populaires.

La France constitue, dans sa substance historique, un anti-choc des civilisations. Elle est donc la mieux armée pour échapper aux sirènes identitaires de l'oligarchie mondiale, qui rêve de nous enfermer dans des "communautés" aussi sourcilleuses qu'impuissantes.

Où en serons-nous le 31 décembre 2022 ? Notre lente et molle agonie se sera-t-elle inexorablement poursuivie ? Ou bien des fractures décisives se seront-elles produites, offrant à notre sursaut quelques points d'appui ? Peu importe puisque, d'ores et déjà, chacun d'entre nous a dû prendre des décisions qui ne l'engagent pas seulement en paroles, mais en actes.

Les amarres ont été larguées : "duc in altum".

Des Antilles à la Calédonie, de Miquelon à Mayotte, des Australes au Pas-de-Calais : Bonne année.

RENE GIRARD, LA CRECHE ET NOUS

  Contrairement à ce que laissent supposer les formes plus ou moins pathologiques de ses contrefaçons contemporaines, le sacré n'a jamai...