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Affichage des articles du octobre, 2024

NON

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  Non . Nul n’est jamais allé à l’école pour « acquérir une culture » mais parce qu’il y était obligé. Et s’il y était obligé, ce n’était pas sous la férule bienveillante d’une bourgeoisie que les Lumières auraient constituée en bras armé de l’émancipation sociale. C’est parce que les massacreurs de la Commune, créateurs de l’école obligatoire, ont dû s’ajuster à l’état des rapports de production. Or, au stade de développement où se trouvaient les sociétés industrielles de la fin du XIXème – un capitalisme national dont les « hussards noirs" préparaient la grande boucherie de 14 – l’extorsion de la plus-value exigeait que le meilleur des classes ouvrières et paysannes fût pillé pour fournir l’armée de bureaucrates et de cadres intermédiaires dont elle avait besoin – c’est ce qu’on a appelé la « méritocratie républicaine ». Au même moment et pour la même raison, les mêmes ont évoqué l’impératif moral de « civiliser les races inférieures » pour ju...

"JUSTE UN MUR"

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  « M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU . »  En s’essayant à faire de la généalogie historique avec l’inconséquence qui lui est coutumière, Emmanuel Macron a provoqué à son corps défendant une cascade de révélations désastreuses, premièrement parce qu’il prétend affirmer comme allant de soi le retour aux sources d’une légalité internationale qu’il s’échine à miner de l’intérieur depuis de nombreux mois, deuxièmement parce qu’il a obligé son interlocuteur à faire s’échapper la vérité de l’universalisme occidental par la brèche que les tenants de cet universalisme ont eux-mêmes ouverte dans leur propre récit historique. Ce faisant, héritier minuscule d’une puissance gaullienne non alignée, il a offert au monde les ultimes vestiges d’un « inconscient français » dont il se trouve, comme Louis XVI en son temps, l’impuissant dépositaire. L’équilibre délicat que Macron et Nétanyahou ont déréglé comme des éléph...

LE CERCLE ROUGE

J’ai vu. J’ai vu « l’armée la plus morale du monde » mettre en scène la mort de son ennemi comme on assassine un avatar dans un jeu vidéo. J’ai vu des cohortes de voyeurs s’en faire les complices par l’œil du drone tueur. J’ai vu l’ambassade en France de « la seule démocratie du Moyen Orient » répandre sur les réseaux sociaux le trophée du cadavre. J’ai vu des intellectuels et des responsables politiques de mon pays applaudir à ces hourras d’une barbarie sans honte. J’ai vu quelques courageux être traînés en justice pour « apologie du terrorisme » parce qu’ils avaient exprimé une réserve, un malaise, une nuance. J’ai vu un « leader d’opinion » de l’extrême droite identitaire envier les Israéliens qui « assument se réjouir de la mort d’un ennemi mais nous, même pour Merah, les Kouachi et cie... on a intériorisé ». Et se demander tranquillement : « Ça vient d’où ça ? C’est religieux ? Éducation ? Propagande ?...