Le conflit israélo-palestinien est une tragédie collatérale de l'universalisme occidental, dont Israël constitue (de l'aveu-même de ses plus ardents défenseurs) un front pionnier. Nous vivons un drame intérieur qui mène les uns (plutôt "l'extrême droite") à se saisir de l'islam, les autres (plutôt "l'extrême gauche") d'Israël lui-même, pour s'en faire, chacun dans le miroir de l'autre, un bouc émissaire à sa propre violence. Se trouve ainsi sanctionnée par un échec flagrant la prétention à fonder en Raison une "gouvernance mondiale" qui transcende politiquement toute forme de particularisme. Je dis "plutôt" car on observe entre ces deux camps un mouvement d'indifférenciation qui aggrave un peu plus la violence des affrontements. J'en veux pour preuve qu'une très grande partie de l'extrême-gauche est en train de basculer à la droite de l'extrême droite après avoir constaté que la figure du "bon sauvage" qu'elle s'était forgée lui échappe et se retourne contre elle.
En d'autres termes, le conflit israélo-palestinien n'est pas un conflit entre deux peuples dont l'un serait "gentil" et l'autre "méchant". C'est une représentation historico-géographique, au lieu même où il a commencé, du drame métaphysique qui transperce le cœur de l'Occident depuis deux-mille ans.
Par conséquent, le conflit israélo-palestinien est un conflit fondateur qu'il est vain de vouloir ou de ne pas vouloir l'importer "chez nous". C'est nous qui avons écrit la pièce et distribué les rôles...
Il faudrait juste avoir l'humilité de le reconnaître et songer aux milliers de victimes innocentes qui n'ont rien demandé à personne et qui en paient le prix, singulièrement dans l'enfer de Gaza. Certains, je trouve, font preuve de beaucoup de légèreté à ce sujet...
Commentaires
Enregistrer un commentaire