Retour à la normale

En Israël, s'extasient les médias, "tout revient à la normale".

Or, c'est bien cela, le problème : l'acceptation d'une normalité comprise et vécue comme la monnaie d'échange de notre servitude. Voilà le résultat de "Hold Up", de Bigard et de toutes les insanités dont la "dissidence" nous a donné le spectacle humiliant : à force de reporter notre inquiétude sur un futur dystopique plus ou moins fantasmé, nous nous dissimulons à nous-mêmes que le drame est sous nos yeux, constitué par une somme de consentements plus ou moins minuscules, de récompenses plus ou moins dérisoires, qui, pas à pas, piqûre après piqûre, écrivent notre histoire.
En ce sens, la situation présente est infiniment plus grave que celle du 16 mars 2020, premier jour de notre enfermement. A cette date, par contrecoup d'une atteinte si énorme à notre honneur et à notre dignité, notre histoire aurait pu bifurquer. Hélas, sous la pression bienveillante d'une extrême droite réclamant toujours plus de sécurité, toujours plus de surveillance, toujours plus de contraintes, elle n'a fait qu'approfondir le sillon de son cours ordinaire. A moins d'une réaction immédiate et raisonnable, nous risquons d'y finir enterrés vivants. 150 ans après les massacres abominables commis contre les Communards, ce n'est pas d'une normalité, ancienne ou nouvelle, que nous avons besoin, mais d'une insurrection des cœurs et des intelligences. Versailles est de retour. Ne nous trompons pas d'ennemi.



 

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