PLUS EST EN NOUS
Ne prenons pas pour une orchestration les effets d'une accélération.
Certes, il y a des intentions, des intérêts. Mais ces affects, qui se déploient de haut en bas du corps social (du trader qui joue l'effet de levier sur les marchés financiers au prolétaire qui rembourse à grand peine le pavillon avec jardin auquel il a confié sa sécurité), ne font qu’exprimer des logiques sociales qui cherchent à se survivre à elles-mêmes.
Notre modèle républicain post-Seconde Guerre Mondiale est à peu près dans la même situation que l'Ancien Régime en 1789 : c'est un monde de signifiants qui ne ne se rapportent plus à rien et qui entrent en phase de réajustement brutal avec le réel.
Dans ce genre de situation, il ne s'agit pas, comme on on a voulu le croire, de tout changer. Mais au contraire de tout mettre en œuvre pour que rien ne change.
Voici donc la cause de notre impuissance collective : dans notre combat contre l'Assassin, nous avons confondu l'arme du crime avec le sang qui a giclé sur les murs. Le masque que nous portons sur le visage n'est pas ce qui nous empêche de parler. Il est ce par quoi notre silence a été manifesté.
Et notre silence hurle à la face du monde que toutes les idéologies sur lesquelles nous comptions pour nous défendre n'étaient que le dernier souffle exhalé par notre cadavre.
Ce qui était vivant en nous est hors de nous désormais. Il ne faut pas en exciper comme d'un passeport de bien-pensance qui nous confirme dans nos préjugés. Il faut nous faire violence à nous-mêmes pour le reconquérir.
C'est un voyage sans retour.
Rien ne sera plus jamais comme avant.
Duc in altum !
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