samedi 3 juillet 2021

"Credo ut intellegam"

"Credo ut intelligam" écrivait saint Augustin. Sacrilège pour les païens, scandale pour les modernes ! Et pourtant... Tout dans le monde où nous vivons démontre par l'absurde la validité de ce postulat. PMA, folie covidiste, importance démesurée accordée à des querelles dérisoires (un "burkini" dans une piscine, un voile dans un bureau de vote et toute la République tremble sur ses bases, une fête adolescente aux Invalides et l'on sort les fusils d'assaut !) : est-ce un hasard si une telle crise du rapport au réel, une telle incapacité à "intelligere", c'est-à-dire à discerner des liens entre les choses et à hiérarchiser des observations, se produit précisément au moment où plus personne ne croit en rien ?

L'"écologie" au sens où elle est comprise aujourd'hui fournit un excellent terrain d'observation à ce phénomène : quand par exemple une publicité pour un énorme SUV électrique, donnant accès au cœur de Paris pendant que les gueux diéselisés de la périphérie en sont méthodiquement exclus, vante une émission de "0 g. de CO2/100km", comme si le monde se résumait au nombril de la bourgeoisie, amoureusement contemplé par le petit bout de son pot d'échappement. Pendant ce temps, des usines à charbon crachent du CO2 à jet continu pour produire l'électricité qui meut ces monstres de tôle et de vulgarité ostentatoire. Et des enfants africains consument leur vie à extraire du sol de leurs patries les métaux rares qu'engloutissent nos éoliennes et nos batteries. 
 
C'est irrationnel, mais ce n'est pas une foi. C'est l'appareil justificatif d'une pure violence sociale.

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