Si l'on en arrive à la vaccination obligatoire, ce sera beaucoup plus sous l'effet d'une fuite en avant entropique, annonciatrice de la chute finale, qu'au terme d'une stratégie dont ce serait le principal effet recherché.
Comme le démontre la décision de la CNIL d'autoriser la communication aux médecins du fichiers de leurs patients non vaccinés, il est beaucoup plus efficace pour le gouvernement de ménager un flou qui lui permet d'accoutumer la population à l'arbitraire et au fait accompli, de multiplier les tensions horizontales, de développer la mentalité de délation, de liquider notre héritage historique et de faire sauter une à une toutes les protections ordinaires de l'état de droit. Bref, de rendre la vie impossible. À l'inverse, la décision de faire du vaccin une obligation légale serait le geste politique par lequel, paradoxalement, une désobéissance redeviendrait pensable, et donc possible !
C'est pourquoi il est vital et urgent d'abandonner les arguties sanitaires sur les effets comparés de la chloroquine ou du vaccin, ou même les considérations recuites sur la corruption de Big Pharma. Il ne faut pas nier la réalité de ces enjeux, mais viser plus haut afin de les ressaisir dans leur globalité explicative et d'éviter qu'ils ne deviennent le masque de ce qu'ils révèlent. Le vaccin, dans les conditions de l'épidémie actuelle, n'est pas simplement un produit chimique que l'on peut évaluer pour lui-même, isolément de l'appareil idéologico-répressif qui le nécessite et qu'il nécessite en retour. C'est un bouleversement radical dans notre rapport à la mort, au monde et aux autres. À ce titre, il fait figure de sacrement d'une nouvelle religion contraceptive et anti-écologique qui refuse de voir la vie comme un tout, comme un équilibre complexe entre des forces qui interagissent à l'infini.
Il convient donc de nous départir de notre paresse habituelle et de produire un effort conceptuel suffisant pour porter nos inquiétudes sur le plan politique et anthropologique. Nous devons y mobiliser toute notre force d'attention, d'amour et de volonté. C'est un enjeu de souveraineté individuelle et collective sur nos corps et sur nos vies.
L'alternative est claire. Ou bien la crise en cours débouche sur une mise en esclavage généralisée. Ou bien, si nous la saisissons comme un point de bascule permettant de remettre en pleine lumière et de ré-articuler correctement des notions qui ont, depuis une quarantaine d'années, déserté peu à peu le champ de nos consciences, elle peut devenir l'occasion de notre salut.
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