L'ÉTRANGE SAUVEUR

Dans l'entretien qu'il a donné hier à "Valeurs Actuelles", Zemmour dit qu'il ne parlera pas du "pass sanitaire" parce que la France est menacée par une "submersion migratoire". Le même ne veut pas sortir de l'euro parce que "ça nous coûterait trop cher". 

 

Contrairement à ce que croient certains de mes amis de la droite dissidente, cet homme dont la liberté se monnaye n'est pas le héros patriote que la France attend. Il n'est pas même un moindre mal. Cet homme est le récit romantique du capitalisme en déroute, le Napoléon de la "Start-up Nation".

Piège ultime, ce n'est pas parce que certains de nos ennemis disent ne pas l'aimer qu'il en devient aimable pour autant. Cet homme EST L'ennemi en tant que révélation achevée de notre indifférenciation par-delà les faux clivages dont nous nous masquons à nous-mêmes notre commune soumission au Capital : l'impasse identitaire comme vérité de la prédation capitaliste et la prédation capitaliste comme vérité de l'impasse identitaire. Zemmour est ce moment fasciste, extrêmement dangereux, où le Capital est contraint de révéler son Unité pour surmonter ses contradictions. Donner foi à Zemmour, c'est fondre les balles dont nous serons fusillés.

 

Par conséquent, ne prenons au sérieux ni les cocardes fanées d'un patriotisme parodique, ni les petits cris apeurés d'un wokisme en phase terminale d'émancipation du langage. 

 

Déclarons notre indépendance.

Soyons Français.