SOUS LE SIGNE DE LA CROIX

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Le "touchepasmonpotisme", que je vois contaminer mon "fil d'actualité" sous les formes les plus diverses et les plus antagoniques, traverse toutes les couches sociales et tous les segments de l'opinion, des catholiques intégristes aux laïcards bornés et des déconstructeurs en folie jusqu'aux néoconservateurs en surchauffe. Au-delà des manipulations de ceux qui savent l'instrumentaliser avec tout le cynisme et toute la mauvaise foi requis (c'est le cas de le dire), il raconte le naufrage d'une société qui s'abîme dans ses délires victimaires et n'a plus que ses haines réciproques, ses fantasmes identitaires et ses innocences outragées, brandies en bannière de croisades frauduleuses, pour tenter de surmonter, bien qu'ils l'enfoncent chaque fois un peu plus, le stade d'indifférenciation en-deçà duquel plus aucune vie collective n'est possible. Les distinctions que nous avons perdues et sur lesquels certains continuent à s'acharner sans voir qu'ils ne parviennent à les tuer que parce qu'elles sont déjà mortes, nous les grimaçons, nous les parodions, nous les travestissons pour en faire des murailles qui contiennent nos néants.

Aux illuminés qui voient partout le signe de Satan : Satan n'est rien d'autre que la somme de tous les scandales que nous jouissons d'entretenir. Il s'évapore à chaque fois que nos compassions secrètes et authentiques l'emportent sur le théâtre surjoué de nos indignations sélectives.

La Croix moquée et la Croix vengée sont une seule et même chose : l'expression autoréalisatrice de notre méconnaissance. La Croix appartient à tout le monde sauf à ceux qui l'ont confisquée pour s'en faire une nouvelle idole. Ceux-là, qui n'ont jamais cru au Christ et qui feignent maintenant d'interpréter son association à Dionysos comme un "blasphème", ne font qu'ajouter un crachat supplémentaire sur sa face bafouée.

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