SÉCESSION
Pas une institution du système libéral représentatif qui ne se révèle aujourd'hui comme une machine de guerre contre la population : école, élections, justice, médias, syndicats, partis politiques... Dans ces conditions, être démocrate, c'est refuser de formuler ce constat sur le registre nostalgique et sacrificiel de responsables à désigner, c'est-à-dire d'un ordre à restaurer, mais dans la perspective optimiste et révolutionnaire d'une sécession.
L'accélération de l'histoire nous donne l'opportunité de comprendre que nous ne sommes pas confrontés au dysfonctionnement d'un système. C'est nous, face à des contradictions que le délire médiatique alimente à force de vouloir les masquer, qui apparaissons comme les parties prenantes d'une gigantesque mystification collective.
Non, l'école n'a jamais eu pour vocation d'assurer une quelconque ascension sociale : l'école a aspiré et broyé les catégories populaires dans les logiques de sélection de la technostructure stato-industrielle. Nous en voyons aujourd'hui les résultats.
Non, les élections n'ont jamais eu pour fonction de produire une délibération collective : les élections se sont contentées d'auréoler d'une onction aristocratique les lauréats de la compétition sociale. Nous en voyons aujourd'hui les résultats.
Non, la justice n'a jamais eu pour mission de distinguer la culpabilité de l'innocence : la justice exprime seulement notre besoin de désigner des coupables pour conférer à la violence sociale les apparences d'une morale. Nous en voyons aujourd'hui les résultats.
Comme en 1945, la vacance politique créée par cette prise de conscience ouvre un espace à notre émancipation collective. A nous de ne pas manquer cette occasion.
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