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Affichage des articles du décembre, 2021

IL FAUT SE LEVER

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Quand le langage a brûlé ses derniers vaisseaux et que le réel ne paraît plus qu'un horizon sans retour, il faut se lever...  

DU BAR ET DE L'ECOLE

Le "devoir de mémoire" a engendré l'image romantique d'un mal absolu, à la fois non reproductible et surdéterminant. Nous en vérifions aujourd'hui les effets : il a stérilisé nos défenses immunitaires contre le règne de l'absurde. La devise d'Auschwitz aurait dû nous alerter sur la nature parodique du mal. Elle ne sert que d'alibi à nos renoncements. "Le travail rend libre".    "A partir du 3 janvier, consommer debout dans les cafés sera interdit".   La violence des mots n'a jamais tué personne, contrairement à la violence qui est faite au langage et par laquelle nous nous mentons à nous-mêmes ou bien nous nous laissons humilier.   Sans l'école, rien de tout cela n'eût été possible. Sa principale mission a toujours été, et sera toujours, d'enseigner aux enfants à rester assis. La cour de récréation, sa violence plus ou moins latente, ses lignes blanches encadrant la violence anomique d'individus mimétiquement liv...

L'AVOCAT, LE CRS ET LE THÉOLOGIEN

Politiquement, notre situation tient d'une alternative insoluble. De deux choses l'une, en effet : - ou bien la situation est telle que le souverain est en droit de "décider de l'extraordinaire" : dans ce cas, l'état de droit ne s'impose plus et il n'y a aucune raison de maintenir les meetings politiques. - ou bien la situation n'a rien d'exceptionnel : dans ce cas, on ne voit pas ce qui justifie la suspension d'une liberté aussi fondamentale que celle de se réunir à l'occasion d'un concert. Incapacité du souverain à se saisir de la "compétence de la compétence", qui explique par exemple notre soumission à un régime monétaire étranger auquel nous n'avons jamais consenti ; contamination systématique (pour ne pas dire systémique) du commun par l'exceptionnel dans le cours de nos vies ordinaires : voilà les deux mâchoires du piège par lequel nous sommes rendus impuissants. Dans ce continuum d'un genre ...

ZEMMOUR FACE A SES MAÎTRES

  Au début de ce mois, Zemmour était invité à venir présenter sa vision de l'"unité française" par le très libéral et non moins conservateur "Institut Montalembert". Or, le moins que l'on puisse dire, c'est que dans les arrière-cénacles du catholicisme versaillais, on se déboutonne... Ici, Zemmour ferait presque pitié : il se prend dans la gueule la réalité de son propre monde. "J'ai sept enfants, je lutte contre le grand remplacement, mais j'ai besoin de réfugiés mineurs pour faire tourner mon entreprise de jardinage. Que proposez-vous pour faire baisser le niveau de vie en France ?", s'entend-il demander.   Les extraits ci-dessus me paraissent très intéressants pour resituer Zemmour dans l'univers de déterminations à l'intérieur duquel son discours se reçoit et se construit. L'on comprend, alors, que faire passer Zemmour pour un horrible mangeur d'enfants revient exactement au même que présenter son œuvre avec comp...

NOTRE LIBERTE

Ne faisons pas comme si le pouvoir nous ôtait notre liberté. Il nous met dans l'obligation de l'exercer. Ce que nous comprenons, parce que notre instinct se refuse à tendre le bras au vaccinodrome, c'est qu'il y a quelque chose à consentir. Mais nous y consentions déjà.   A chaque fois que nous poussions la porte d'un hôpital. A chaque fois que nous payions nos impôts. A chaque fois que nous inscrivions nos enfants à l'école "de la République". A chaque fois que nous allions au supermarché faire notre plein de plastique et de pesticide.   Aussi moi, quand j'écris ce message. Aussi vous, quand vous le lisez.   Débonnaire jusqu'à présent, le système ne semblait rien nous demander en échange. Le système : je veux dire l'ensemble des forces qui produisaient ces choses-là.   Mais c'est fini, maintenant. César passe à la caisse. Il réclame qu'on lui rende ce qu'il nous a donné.   Sous peine d'y perdre nos loisirs. Sous peine d...

PLUS EST EN NOUS

Ne prenons pas pour une orchestration les effets d'une accélération. Certes, il y a des intentions, des intérêts. Mais ces affects, qui se déploient de haut en bas du corps social (du trader qui joue l'effet de levier sur les marchés financiers au prolétaire qui rembourse à grand peine le pavillon avec jardin auquel il a confié sa sécurité), ne font qu’exprimer des logiques sociales qui cherchent à se survivre à elles-mêmes. Notre modèle républicain post-Seconde Guerre Mondiale est à peu près dans la même situation que l'Ancien Régime en 1789 : c'est un monde de signifiants qui ne ne se rapportent plus à rien et qui entrent en phase de réajustement brutal avec le réel.    Dans ce genre de situation, il ne s'agit pas, comme on on a voulu le croire, de tout changer. Mais au contraire de tout mettre en œuvre pour que rien ne change.   Voici donc la cause de notre impuissance collective : dans notre combat contre l'Assassin, nous avons confondu l'arme du crime a...

NOUS NE SOMMES PAS DES "ANTI-VAX"

La goutte de sérum au bout de la seringue n'est pas une substance chimique qu'on pourrait évaluer au moyen de critères purement fonctionnels, comme s'il s'agissait d'un élément nouveau qui aurait surgi par hasard du tableau de Mendeleïev. Cette goutte de sérum contient le monde qui l'a nécessitée, produite et vendue. Elle contient une histoire. Elle contient notre rapport à la mort et au soin, c'est-à-dire ce qu'il y a de plus humain en l'Homme. A mille lieux de tout complot qu'il s'agirait de dévoiler, elle signifie à ciel ouvert l'économie qui l'a rendue possible : l'économie de l'accumulation, l'économie du déracinement, l'économie de la destruction des services publics, l'économie des pouvoirs totaux et de l'isolement entre les êtres.   Par conséquent, nous ne rejetons pas ce vaccin parce que nous sommes des "anti-vax". Nous rejetons ce vaccin parce qu'il est une partie d'un Tout. Or nous ...